Le Séga est présent sur toutes les îles des Mascareignes et des Seychelles pourtant nous n'en connaîssons pas les origines.

 

Le séga n'existe pas sur le continent africain bien qu'elle en garde des influences par l'origine des esclaves ( Afrique de l'Ouest, de l'Est et l'île de Madagascar ).

 

 

Personne n'est sûr de l'origine du mot "séga" : sega en swahili signifie retrousser ses habits, en Afrique de l'Est chéga ou tchega est une danse ayant des similitudes ( elle-même étant comparée au Fandango, une danse traditionnelle espagnole et à la Chicadanse traditionnelle de l'Amérique du Sud avec des variantes suivant les pays). En Inde il signifie et aurait une gestuelle commune avec la Danse du Serpent ( danse du Rajasthan ), en malgache sé gasse serait la réponse que les esclaves donnaient à leurs maîtres pour dire "c'est malgache" , enfin segaye est le nom donné aux complaintes mauricienne.

 

 

Le Séga est une danse rythmée et lascive entre un homme et une femme. Cette danse fascinait les colons. Cependant son caractère sensuel en fit une danse tabou et était très mal vue par le clergé. Elle a perdu ses aspects érotiques, sacrés et rituels présents jusqu'au XXème siècle et s'est transformé avec l'évolution musicale et la demande touristique en divertissements originaires des îles.

 

 

 

Le séga traditionnel se dansait souvent ( mais pas seulement ) sur la plage et la plupart du temps la nuit, seul moment où les esclaves étaient "libres".

On tourne sur soi et en même temps un partenaire tourne autour de l'autre sans se toucher. On met un pied légèrement devant l'autre puis on "glisse" tout en bougeant les hanches, le sable ne permettant pas une grande variété de mouvements de pieds. À un moment de la danse, le/la chanteur(euse) demande au couple de continuer leur danse tout en descendant au sol puis remonte et continue de virevolter. On remonte souvent les jupes pour une liberté de mouvements.

 

 

 

Le séga était aussi considéré comme une danse de famille et faisait parti intégrale de la vie des esclaves, il était présent pour les grands événements comme les naissances ou la mort. Il revêtait même une dimension magique lors de transes pour par exemple chasser les esprits.

 

Le séga permit aux esclaves venant de diverses régions de l'Afrique de se rassembler et de se comprendre sans pour autant connaître la langue de l'autre. Ils partageaient et chantaient le souvenir de leurs pays natals, l'exil, les souffrances et humiliations qui étaient leur lot quoitidien. Ces chants, racontant leur vie, étaient souvent mélancoliques mais il y existait aussi des chants relatant avec humour les déboires amoureux.

 

Le séga a été influencé par l'Europe depuis sa création jusqu'à nos jours ( danses, instruments et musiques ). De plus, il s'est développé différemment suivant les îles et il est normal de constater des différences au niveau de la langue, de la musique et de la danse.

 

 

C'est devenu un symbole d'unification des peuples car il n'est plus exclusif aux esclaves et à leurs descendants, de nos jours toute la population des îles le danse. C'est aussi un symbole de la culture créole. En effet, la langue du séga est le créole et il est présent seulement sur les îles de l'Océan Indien où la population le parle.