Le Maloya est spécifique à l'île de la Réunion et se distingue du séga par le rythme et la façon de bouger. On utilise plus les hanches et les pieds et de façon plus rythmée.

 

Le Maloya se danse de deux manières possibles :

 

- la plus connue où on se trouve seul ou en couple

 

- le Moringue ( ou Moring ou Batay Kréol ) qui est une danse martiale où traditionnellement deux hommes s'opposent

 

 

 

 

Le Maloya est aussi une forme de musique et de chant. Ce fut, avec le séga, un moyen de communication entre les esclaves venant principalement de l'Afrique de l'est et de Madagascar qui avaient une langue et une culture différentes les uns des autres. D'ailleurs, le Maloya ( en tant que musique ) existe encore sous sa forme originale sur le continent africain et à Madagascar.

 

Il fut ensuite aussi pratiqué par les "Malbars" ( Indiens venant de la côte Malabar, au sud-ouest de l'Inde, engagés après l'abolition de l'esclavage ) et les "ti blan" ( blancs et créoles de milieux populaires ). 

 

Maloya a plusieurs signification: incantation/sorcellerie au Mozambique, grand sorcier au Zimbabwe, honte en Bambara. À Madagascar, Maloy Aho veut dire : parler, dégoiser, dire ce que l'on a à dire mais aussi "en avoir marre". Dans de nombreux dialectes africains, il signifierait peine, douleur, mal être.

 

Il existe plusieurs types de maloya ( séga maloya, maloya pilé, maloya roulé, maloya kabaré, maloya valsé ) ; ceux-ci diffèrent par leur rythmes et les émotions exprimées. De nos jours, il est sans cesse renouvelé et a donné naissance à du maloya moderne grâce à l'introduction de nouveaux instruments comme le synthétiseur ou la basse.

 

Le Maloya se jouait pour des événements importants, en famille, dans les camps de travail, à l'écart des lieux publics, lors des services kabars ( appelés aussi kabar, ou kabaré, ou service kaf, servis malgas ou servis kabaré ) . C'était un hommage aux ancêtres. L'aspect rituel et animiste de ces cérémonies, venant des esclaves malgaches, est plus présent dans une danse similaire aux Comores appelée Ngoma Djin( danse des Djinns) .

 

Le Maloya est aussi utilisé pendant des revendications sociales et politiques grâce à des chants de contestation.

 

 

Il existe actuellement un débat sur l'origine et la place du maloya et du séga dans l'identité réunionnaise. L'une des diverses raisons est que le maloya se nommait séga jusqu'au début-moitié du XXème siècle, l'autre étant l'évolution du séga traditionnel dans les îles Mascareignes et Seychelles...

 

Il est souvent mis en opposition au Séga réunionnais. Pour une partie des Réunionnais, il n'y a pas seulement une différence de tempo. Le Maloya représente la musique des esclaves alors que le Séga réunionnais serait une adaptation de la musique créole pour les Occidentaux.

 

Nous vous conseillons ce site pour plus détails sur ce débat : Les Compères Créoles

 

 

 

 

Étant officiellement interdit jusqu'en 1982, le Maloya fait désormais parti du Patrimoine Immatériel de l'UNESCO.